La Covid marquera durablement la vie des paroisses. Comme à l’accoutumée nous aimerions pouvoir adapter le présent au passé mais cela ne sera pas le cas avec cette pandémie. La Covid change nos paroisses et elles ne reviendront pas en arrière.
La majorité d’entre nous avons été obligés de faire le grand plongeon dans les nouvelles technologies et avons découvert que des paroissiens qui jusqu’ici ne pouvaient pas se lever pour cause d’arthrose et autres maux ou qui devaient occuper les enfants peuvent désormais nous rejoindre.
Nous apprenons que toutes sortes de réunions sont non seulement faciles à organiser en ligne mais en plus nous épargnent de longs trajets et l’angoisse de la place de parking.
Grâce à Zoom, Jitsi et Teams notre environnement professionnel est constitué de cuisines, étagères et photos de vacances, et nous en savons beaucoup plus sur nos interlocuteurs. Lorsque nous nous rencontrions à l’église, nous avions rarement l’occasion de nous connaître au-delà des styles vestimentaires. Désormais, la plupart de nos réunions commencent par la découverte de nos lieux de vie.
Paradoxalement, ne plus pouvoir nous réunir dans nos lieux de culte nous pousse à mieux les apprécier considérant leur charge symbolique surtout en période de crise.
Nous apprenons que le ministère peut se pratiquer n’importe où et pas seulement de 8 à 18h. Parfois l’inspiration vient à 22h et à d’autre à cinq heures du matin. Les ministres du culte connaissent depuis longtemps ce genre d’horaire.
À l’avenir autoriser des horaires de « travail » flexibles sera déterminant pour les directions d’Églises qui espèrent attirer des professionnels aux prises avec des vies personnelles toujours plus complexes.
Le Covid nous fait pleurer bien des vies fauchées brutalement et il se peut que nous ayons l’impression de ne plus ni suivre ni être à la hauteur et pourtant nous sommes contraints de nous réformer en profondeur. Sans qu’elle s’en aperçoive l’Église devient quelque chose de nouveau.
Richard Falo
Photo by Gabriella Clare Marino
Merci pour ta chronique Richard. En effet, l’informatique pour une fois nous aura humainement rapproché des paroissiens que nous ne connaissions parfois que de dos, vu que les bancs sont ainsi disposés, et par leurs tenues vestimentaires, ce qui est bien superficiel. L’essentiel est encore loin du salon, de la cuisine ou de la bibliothèque que l’on aperçoit derrière le Zoom, c’est le partage humain de ce que nous vivons émotionnellement et spirituellement. Cela reste encore à découvrir; j’espère que ce ne sera pas au prix d’une nouvelle pandémie!
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