J’aimerais revenir à la vie avant Covid.
Prendre dans mes bras ceux que j’aime et serrer la main de ceux que je ne connais pas si bien.
Mais cela n’arrivera pas.
L’évolution – un concept qui désigne l’adaptation pour la survie – ne fonctionne pas ainsi.
Pour exemple les dinosaures qui pensaient que rien jamais ne les détrônerait du podium alimentaire furent ramenés à la réalité lorsqu’un astéroïde frappa la péninsule du Yucatan et eurent l’impression soudaine d’une chute brutale des températures.
Ils étaient depuis 170 millions d’années au top et assurés de durer.
Dans les faits, la dynamique de l’évolution s’est accélérée avec pour résultat de nous donner à nous dits « humains » une chance. Depuis nous dominons – pour ne pas dire asservissons — la planète.
L’histoire dite « sacrée », — disons depuis les patriarches jusqu’au premier siècle –, est présentée de manières linéaire. A preuve les généalogies plus ou moins droites de Jésus dans les Évangiles de Matthieu et Luc. Elles donnent une impression de linéarité constante plus ou moins droite ; chaque changement ne faisant qu’ajouter à ce qui s’est passé auparavant.
Les changements exponentiels dont nous sommes les objets/victimes-plus-ou-moins -consentantes ne cadrent pas avec ce narratif.
Je suis né dans un monde sans véhicules hybrides, smartphones, voyages dans l’espace à 500 k, GPS, Facebook, Twitter, SnapChat, Tik-Tok et Booking. Bienvenus en 2022 .
Autant vous dire que j’ai eu à pédaler pour suivre le rythme.
Cela ne s’est pas fait d’un coup mais c’est arrivé de plus en plus vite et j’ai essayé de suivre comme j’ai pu… toujours est-il que la vie et ses changements se sont accélérés comme pour toutes les générations en dépit de ce que Luc et Matthieu nous racontent.
Après deux ans de restrictions COVID-19, j’ai hâte de partager un repas avec des personnes qui ne font pas partie de ma famille proche mais je ne suis pas candide au point de croire que rien ne se cache derrière l’horizon attendant une nouvelle fois de nous tomber dessus.
Avec quelques milliards de personnes au sud ne bénéficiant pas des largesses épidémiologiques des pays riches, Covid a tout l’été pour tester de brillantes et perfides mutations.
Avec la distanciation sociale, port du masque, vaccination et quarantaine, nous avons brisé le cycle de transmission du COVID. Mais avons du coup graissé la planche à l’alcoolisme, aux violences familiales, à la solitude et au suicide.
COVID-19 nous a changés et nous ne reviendrons pas en arrière.
Pas plus que les dinosaures.
Richard Falo
Quel billet optimiste Richard! Comme vieux dinosaure, tu n’es encore pas si mal:-)
Et tu ne réponds jamais à nos commentaires ??
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