Je trouvais L. Ventura, B. Blier, J. Lefevre et F. Blanche plutôt sympathiques. Le président Xi Jin Ping beaucoup moins, agacé qu’il est par la révolte des Hongkongais. Il correspond bien au profil de ces dirigeants politiques patriarcaux qui prolifèrent ces jours.
Mon collègue Jim Taylor les appelle « patriarches » et j’ajouterai du type « mâle-alpha ».
La liste des contestations contre les « patriarches mâles-alpha » est longue. De Trump à Xi Jin Ping, à Erdogan, Poutine, Salvini ou Orban ils ne supportent pas la contestation.
Cette conception du pouvoir pose comme une évidence que tout système a besoin d’un mâle-alpha, chef, CEO, d’un boss qui, si nécessaire, montre ses muscles. La patriarcalité est une doctrine qui a imaginé le Big Brother d’Orwell, nécessité le goulag de Staline et a fait entrer dans le langage top down governance.
La majorité des sociétés sont gouvernées selon ce système, que ce soit un homme ou une femme qui fait office de boss n’a pas d’importance. Tout est dans la tête et seulement là.
L’histoire est constituée des contestations de ces systèmes patriarcaux, de la Révolution française, au printemps arabes à la révolte des gilets jaunes. La contestation populaire est mondiale et pas prête de s’éteindre que ce soit au Chili, au Moyen Orient ou en France. Il suffirait d’un peu plus d’indignation à ne plus pouvoir payer ses factures pour que — comme le phénix légendaire — elle renaisse de ses cendres.
Le système patriarcal se sait au bout du rouleau si on en juge par la réaction des gouvernements concernés. Ils deviennent de plus en plus autoritaires et violents mobilisant forces de maintien de l’ordre et armées pour contenir les foules.
Au Chili, en Syrie, en Inde, en Turquie en France et dans les États-Unis de Trump la police patriarcale gonfle les pecs.
Mais l’histoire est écrite.
Et le grondement de la sourde contestation contre la pensée patriarcale n’est pas prête de s’éteindre. Ces systèmes répressifs qui entendent museler la voix de peuples qui ne demandent qu’à vivre dignement ne peuvent que s’effondrer.
Le Christ à son époque annonçait à des auditeurs médusés: « …de tout cet édifice, il ne restera pas pierre sur pierre ». Juste rappel du droit constitutif de l’être humain à vivre dignement et libre de toute oppression.
Le rabbi Nazaréen avait vu juste: du système politico-religieux oppressif et patriarcal de son époque il ne restera quarante ans plus tard plus rien.
Il est raisonnable de penser qu’à l’heure d’une communication planétaire instantanée, des systèmes de gouvernance autoritaires hérités du passé ne pourront perdurer très longtemps.
La communication numérique est finalement une chance pour le journalisme politique quand il se comprend comme force de changement et de démocratie.
Richard Falo, Pasteur
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