Dimanche de la Trinité
Genèse 1: 1-10
Jn. 3 :16,17
Je ne pense pas avoir jamais rencontré quelqu’un qui ne soit pas, de quelque manière, fasciné par quelque chose dans ce monde et par «monde», je veux dire tout ce que nous voyons, entendons ou ressentons d’une manière ou d’une autre. Certains, sont fascinés par les étoiles et les planètes, d’autres par la beauté de la nature ou la magie des légumes qui poussent dans le potager.
Les peuples anciens n’étaient pas différents. La vie était certainement un peu plus simple, plus lente et moins numérique à l’époque, mais les premières civilisations portaient le même type d’émerveillement sur le monde qui les entourait. En fait, ils avaient des histoires pour tout cela, des histoires qui faisaient place à la croyance, à la foi et sur le sens de l’existence.
Au milieu de toutes ces histoires concurrentes, un groupe racontait qu’un seul Dieu avait tout créé avec ordre et signification. La création n’était ni un accident ni un sous-produit de la guerre cosmique entre des divinités rivales.

Pour les anciens Hébreux, la création était un processus minutieux et réfléchi. Il y avait un but et une succession d’étapes. Les choses se sont construites les unes sur les autres. Le Dieu qui était responsable de tout cela était intimement impliqué et avait donné de lui-même pour mener à bien la création de la terre.
À chaque étape du chemin, ce Dieu déclarait que ce qui avait été créé était bon et même… très bon.
Ce n’est ni marginal ni anodin. Des atomes aux galaxies, d’Homo Sapiens à l’abeille tout est déclaré très bon.
Pour les Hébreux, le créateur ne se retire pas de la création une fois son œuvre terminée. Le septième jour il se repose, sans pour autant se mettre au chômage.

Selon la conception hébraïque la création n’est que le début d’un processus continu. Nous savons aujourd’hui que ce processus de création perpétuelle se manifeste par l’évolution.
Pour la Genèse, si Dieu nous créé à son image c’est afin de continuer à gérer, maintenir, protéger cette création qu’il déclare bonne et même très bonne.
Pour le croyant le piège serait de considérer cette histoire de la création comme une narration historique. Elle est en fait une fable qui communique quelque chose de bien plus important que l’historicité d’un évènement.
Cette histoire nous invite au respect de la création, nous rappelle notre responsabilité envers elle et nous dit qui nous sommes réellement : une espèce particulière investie de cette responsabilité qui consiste à cultiver et sauvegarder ce vaste jardin d’Éden qu’est la planète.

En la personne de Jésus, la réflexion théologique a distingué la nature divine mais également un de nos semblables, qui vient prendre part à cette restauration de la création dont l’homme a fait un tel gâchis.
Cette crise sanitaire du Covid a montré la maltraitance qu’exerce l’homme sur la nature. Nous avons redécouvert les chants d’oiseaux, des villes exemptes de pollutions chimiques comme sonores, l’importance du lien affectif et communautaire.
C’est pour nous l’occasion de repenser notre rapport à cette nature dont Dieu nous a fait responsables et non prédateurs, jardiniers et non pilleurs.
La foi chrétienne consiste à réaffirmer que nous pouvons participer à la restauration de ce monde renouvelé, chacun à notre manière, grâce à l’Esprit toujours à nos côtés.
R. Falo